mardi 1 septembre 2009

LA CROISSANCE SPIRITUELLE ( Evêque Dr Floribert Mawit D.Min)

I- Généralités
La nouvelle naissance est le commencement de toute vie chrétienne. Il est donc normal que le salut des perdus, c'est-à-dire l’évangélisation, soit au premier plan de nos préoccupations. Mais ce n’est pas tout. Ce n’est même que le début. Le véritable travail commence, comme pour la mère, à partir du moment où quelqu’un est né à la vie nouvelle. A présent, il faut qu’il croisse.
N’avez-vous jamais été étonné de constater que, parmi toutes les épîtres du Nouveau Testament, aucune n’a été écrite pour amener des gens à la foi : toutes ont pour objet la croissance des chrétiens. C’est ce que les auteurs de ces épîtres appellent l’édification, c'est-à-dire de grandir dans la foi.
Il est donc important :
1° Que chacun de nous grandisse dans sa foi st dans ses divers aspects de sa vie spirituelle car nous avons d’abord la responsabilité de nous-même, et nous ne pourrons jamais amener les autres plus loin que nous sommes nous-mêmes parvenus
2° Que nous favorisons la croissance spirituelle des chrétiens que nous côtoyons, en particulier de ceux que nous avons amenés à la foi ou qui sont d’une manière ou d’une autre, confiés à notre responsabilité.

1° L’ordre divin
Dieu dit clairement dans sa Parole qu’il veut que nous croissions à tout égard si nous sommes nés à la vie nouvelle.
« C'est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d'une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes oeuvres et croissant par la connaissance de Dieu, » Col.1 : 9-10
« Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous, et à l'égard de tous, cette charité que nous avons nous-mêmes pour vous, afin d'affermir vos coeurs pour qu'ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints! » 1Thes.3 :12
« Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon. » 1Pie.2 : 2-3
« Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité! Amen! » 2Pie.3 : 17-18
Nous trouvons dans les épîtres de nombreux impératifs : « croissez, affermissez vos cœurs »
« Afin d'affermir vos coeurs pour qu'ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père,… » 1Thes.3 : 13
Remarque
Cette notion de croissance intérieure, de progrès, parcourt toute la Bible. Nous la trouvons déjà dans l’Ancien Testament, par exemple dans les Psaumes 92 : « Les justes croissent comme le palmier, Ils s'élèvent comme le cèdre du Liban. Plantés dans la maison de l'Éternel, Ils prospèrent dans les parvis de notre Dieu; Ils portent encore des fruits dans la vieillesse, Ils sont pleins de sève et verdoyants,» V.12-14. « Béni soit l'homme qui se confie dans l'Éternel, Et dont l'Éternel est l'espérance! Il est comme un arbre planté près des eaux, Et qui étend ses racines vers le courant; Il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient, Et son feuillage reste vert; Dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte, Et il ne cesse de porter du fruit. » Jéré.17 : 7-8 ; Ps.1 :3.
Ephésiens 6 : 10 « Fortifie-toi dans la grâce » ; 2Tim.2 : 1 « Marchez de progrès en progrès »
- Le nouveau Testament utilise plusieurs fois l’image de la croissance naturelle de l’enfance à l’âge adulte pour représenter la croissance spirituelle à laquelle nous sommes appelés : « Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? » 1Cor.3 : 1-3
- « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. » Héb.5 : 12-14
- Dans 1Jean 2 : 14-15, l’apôtre Jean s’adresse à trois catégories des chrétiens : « les enfants, les jeunes gens et les pères » : trois stades de la croissance qui correspondent aux trois étapes classiques de la croissance physique : l’enfance, l’adolescent et l’âge adulte. Il caractérise chacun des ces stades par quelques traits :
- « Je vous écris ceci, enfants, vos péchés vous sont pardonnés à cause de ce que Jésus-Christ a fait » : la prise de conscience du pardon des péchés est la première expérience réjouissante du nouveau-né spirituel. « Je vous le confirme, enfants : vous connaissez le Père » : Dieu n’est plus le Juge inexorable ; c’est un père qui nous aime et avec qui nous sommes e n paix.
(Romains 5 :1)
- « Je vous écris ceci, jeunes gens : vous avez vaincu l’esprit du mal… vous êtes forts, la Parole de Dieu demeure en vous. Grâce à la parole de Dieu assimilée, demeurant en nous (pas seulement la Parole écrite, mais aussi celui qui est la parole vivante de Dieu), nous apprenons le secret de la victoire sur le péché et l’esprit du mal.
- « Je vous écris ceci, pères : vous connaissez celui qui est dès le commencement. L’âge adulte est caractérisé par la paternité : donner la vie à des enfants, ou des œuvres et les faire grandir. Le chrétien adulte connaît Jésus-Christ, non seulement comme Sauveur, mais comme le Souverain, créateur des mondes (Col.1 : 16 ; Héb.1 : 3), qui a reçu les pleins pouvoirs dans le ciel et sur la terre (Mat.28 :18)
Voyons la différence entre les enfants, les jeunes gens et les hommes mûrs :
A) 1ère étape : L’enfance
Quelles sont les caractéristiques de l’enfance ?
1- La dépendance
L’enfant est dépendant de ses parents : matériellement, affectivement, intellectuellement. Abandonné à lui-même, il ne peut subsister. Il a besoin de quelqu’un pour le nourrir, le langer, le soigner.
Il est de même du nouveau-né spirituel.
- Nourrir : aux jeunes convertis, il faut quelqu’un pour leur mâcher la nourriture, expliquer la Parole de Dieu, montrer comment on lit la Bible
- Langer : il faut les aider à se défaire des « souillures du monde » et de séquelles de leur ancienne vie : couper avec certaines habitudes, se dédire des liens occultes, réparer des erreurs commises pendant la vie avant la conversion.
- Soigner : des blessures du passé (guérison intérieure) et les maladies d’enfance de la foi. Apprendre à marcher dans la vie nouvelle.
a) Dépendance affective vis-à-vis des parents spirituels, de leur approbation réprobation : ce sont ceux qui dictent ce qu’il faut faire et ne pas faire. Les nouveaux-nés spirituels ont besoin de beaucoup d’affection, ils aspirent à être constamment entourés et choyés « il ne m’a pas dit bonjour, pas regardé. Il doit avoir quelque chose contre moi. J’en ai été malade toute la semaine… »
b) Dépendance intellectuelle : les enfants se coulent dans le système de valeurs de leurs parents, adoptent leurs points de vue : « Papa a toujours raison. Ils ne sont pas capables d’avoir un jugement indépendant. Il en est de même sur le plan spirituel : les enfants adoptent les systèmes d’interprétation de leurs parents spirituels (Paul, Apollos, Cèphas). Ils sont incapables de se former un jugement indépendant sur la base de la Parole de Dieu
Ces caractéristiques sont normales dans l’enfance. C'est-à-dire dans les premiers temps après la conversion. Elles ne deviennent alarmantes que si elles se prolongement indéfiniment.
2- L’égocentrisme
Pour l’enfant, ne compte que ce qui contribue à son plaisir et son bien-être et ce qui lui évite la souffrance.
Sur le plan spirituel, les nouveaux-nés vont dans les réunions pour se « Faire du bien », se nourrir spirituellement, amasser des expériences et connaissances. S’ils ne reçoivent pas ce qu’ils espèrent, ils se plaignent et font connaître à tous leurs mécontentements.
3- La Prédominance des sentiments
L’enfant a un besoin insatiable de se savoir aimer ; si les câlins maternels lui font défaut, il est terriblement malheureux et s’il est privé durablement d’affection, il développera des complexes qui le suivront durant toute sa vie.
Son humeur est fortement dépendante du temps qu’il fait. Les jours où il se sent bien dans sa peau, on pourra tout lui demander, mais lorsqu’il n’a pas assez dormi ou mal digéré, il ressent tout négativement.
Le nouveau concert est aussi très dépendant de ses états d’âme et de l’atmosphère autour de lui, alors que la marche « par la foi » de ceux qui sont spirituellement adultes est indépendante des circonstances extérieures.
4- Ils ne supportent pas la nourriture solide
L’auteur de l’épître aux hébreux reproche à ses correspondants d’avoir encore « besoin de lait et non de nourriture solide » : « vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne les rudiments des Paroles de Dieu » Héb.5 : 12. Le lait est un aliment complet parfaitement adapté au nourrisson, mais un enfant de trois ans qui ne voudrait que du lait serait une anomalie.
5- Il y a des jalousie et des disputes entre vous (1Cor.3 : 3)
L’apôtre Paul reproche aux Corinthiens d’être encore des enfants parce qu’ils ont des jalousies et des disputes entre eux. Le contenu de l’épître nous apprend en quoi elles consistaient : des partis s’étaient formés parmi eux (« Moi, je suis pour Paul. Et moi, pour Apollos…). Ils se jalousaient mutuellement, se targuaient de leur supériorité, se disaient « forts, sages, riches, honoré » 1Cor.4 : 8, étaient « enflés d’orgueil » 1Cor.4 :18. Ils avaient des procès entre eux (chap.6), ils critiquaient mais étaient incapables de supporter les critiques d’autrui.
Aujourd’hui encore, des chrétiens ne jurent que par tel ou tel leader et se disputent pour des questions futiles car ils ne savent pas distinguer l’essentiel de l’accessoire. Plus nous marchons près du Seigneur, plus nos sympathies s’élargiront.
6- Ils sont esclaves du péché
Paul a développé l’asservissement au péché sous l’image d’un esclave vendu à un maître cruel : ainsi le chrétien charnel a livré son corps à l’impureté et à ce qui est contraire à la Loi de Dieu pour accomplir le mal. Les Corinthiens étaient esclaves de l’impureté en fréquentant les prostituées et en tolérant une relation incestueuse parmi eux (chap.5-6). Lorsqu’on doit toujours à nouveau affronter les mêmes tentations et revenir à Dieu avec les mêmes confessions de péché, c’est que l’on n’a pas encore affranchi l’étape entre les « petits enfants » et les « jeunes gens » qui ont « vaincu l’esprit du mal » 1Jn.2 : 14
7- La conformité au monde
« J’ai dû vous parler comme à des hommes livrés à eux-mêmes, comme à de petits enfants dans la foi au Christ » 1Cor.3 :3. Le chrétiens « charnel » ne se différencie guère de l’homme « naturel » c'est-à-dire non régénéré : il recherche les mêmes valeurs (richesses, possessions, plaisirs), il aime le monde et les choses qui sont dans le monde. Il vit dans une tension constante entre sa position en Christ et ses affections, ce qui lui fait constamment demander jusqu’où il peut jouir du monde sans perdre sa qualité de chrétien. A Corinthe, les chrétiens se demandaient s’ils pouvaient encore participer aux repas dans le temple païens où l’on consommait de la viande sacrifiée aux idoles.


8- L’hyper – spiritualité
Les enfants et les adolescents ont souvent tendance à se croire plus « authentiques » et plus conséquents que leurs parents. Ces derniers sont, à leurs yeux, « embourgeoisés, dépassés, ils nagent dans le compromis ». Les jeunes convertis ont fréquemment les des sentiments analogues à l’égard de leurs aînés.
Dans leur « premier amour », les jeunes chrétiens veulent être fidèles à 100% ou plutôt à 120%, car dans leur désir de plaire au Seigneur, ils vont au-delà de ce que la Bible nous demande et ils jugent facilement les vieux croyants peu spirituels, tièdes et amortis. Ces chrétiens de Corinthe voulaient certainement honorer le Seigneur par leur consécration, mais ils ne tenaient pas compte des réalités comme le fait l’apôtre inspiré par le Saint-Esprit (1Cor.7)
L’hyper spiritualité est une maladie d’enfance de la foi. L’hyper spiritualité n’est souvent pas loin des pires débordements de la sensualité.
9- Sujets aux erreurs doctrinales
A Corinthe c’était des erreurs au sujet de la résurrection, ailleurs, nous trouvons toutes sortes d’autres erreurs caractéristiques des « petits enfants, emportés ça et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur» Ephés.4 : 14. « Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice; car il est un enfant. » Héb.5 : 13. « C'est-à-dire n’ayant pas une connaissance globale de la Parole et du plan de Dieu, ils ne sont pas capable de distinguer ce qui est bien de ce qui est mal, » Héb.5 :14. Dans des cas douteux, de différencier la vérité de l’erreur, et ils se laissent facilement entraîner dans toutes sortes de sectes.
10- Ils sont incapables de s’occuper des autres
Vous devriez depuis longtemps être des maîtres dans les choses de Dieu (Héb.5 :12) c'est-à-dire pouvoir d’autres, les amener à la foi et les y faire grandir, les éditer par votre parole et votre exemple de vie (1Thes.5 :11). Mais ceux qui sont restés spirituellement des enfants, ne sont même pas capables de voir des besoins des autres, étant trop concentrés sur eux-mêmes. Celui qui est au lait (Héb.5 :13) ne peut pas aider, réconforter, conseiller, les autres par la parole de Dieu, car il n’est pas familiarisé avec elle.
N’étant pas fondés et enracinés en Christ et n’ayant pas d’expérience personnelle de la vie avec le Seigneur, les enfants en Christ ne peuvent pas aider les autres à progresser au-delà du point où ils sont eux-mêmes parvenus.
Conclusion
Si nous sommes au début de notre vie chrétienne, nous n’avons pas besoin d’avoir honte des marques de l’enfance spirituelle : elle sont normales. Un enfant n’a pas à avoir honte d’être un enfant et d’en avoir les caractéristiques. Lorsque j’étais enfant, dit l’apôtre Paul, je parlais comme un enfant, je pensait et je raisonnais en enfant (1Cor.13 :11). Mais si nous avons déjà plusieurs années de vie chrétienne derrière nous et que nous portons toujours les mêmes marques, cela devrait nous inquiéter. Paul continue en précisant : « une fois devenu homme, je me suis défait de ce qui est propre à l’enfant » pour tendre « vers une virile maturité ».

B) 2ème étape : Les Jeunes gens
L’apôtre Jean caractérise les « jeunes gens » par trois traits :
1- Vous avez vaincu l’esprit du mal
2- Vous êtes forts,
3- La Parole de Dieu demeure en vous.
La découverte de chacune de ces trois réalités peut constituer une étape importante dans le cheminement spirituel, aussi, marquante parfois que la conversion.
1°- L’enfance sans force, dépendante des autres, a fait place à une expérience nouvelle.
Les défaites ont cédé le pas à des victoires basées sur la connaissance et l’assimilation de la Parole de Dieu. Le secret de la victoire sur le péché a été compris et appliqué. Le Christ, Parole vivante de Dieu, demeure et vil en nous : c’est lui qui remporte la victoire sur l’esprit du mal.
L’adolescence est l’ère de la découverte des valeurs en Christ et dans les autres. Cependant, la vie gravite encore autour du moi. L’adolescent est centré autour de ses expériences, ses victoires, il veut se réaliser.
L’adolescence reste une période d’instabilité.
2°- L’apôtre Jean donne comme deuxième caractéristique de l’adolescent : La Force
Les jeunes gens sont fiers de leur force physique, par rapport aux enfants et souvent aussi par rapport aux personnes plus âgées.
Elle symbolise la force spirituelle nouvelle qui caractérise cette deuxième étape de la vie avec Christ. La victoire sur le péché a libéré des forces que l’on peut à présent engager dans le « bon combat » : dans l’évangélisation, l’action sociale, l’aide spirituelle aux autres.
Ce n’est pas encore l’âge de la paternité, parce qu’on reste trop centrer sur soi-même, mais on s’y prépare par des actions altruistes ponctuelles. Il est important que les « jeunes gens » (sens propre et sens figuré) soient engagés dans diverses activités de l’église pour ne pas tourner éternellement sur eux-mêmes et pour apprendre à voir les besoins des autres et y remédier.
3°- La troisième caractéristique nous donne le secret de cette force : La parole de Dieu demeure en vous.
Sous cette expression, Jean comprend certainement les deux réalités qu’il nomme ainsi dans son évangile : « Ta Parole est la vérité » Jean 17 : 17 et « Celui qui est la Parole de Dieu » (Jean 1 :1) qui, à présent, conformément à la demande qu’il a faite à son Père (Jean 17 : 26), demeure en nous.
L’adolescence spirituelle est souvent caractérisée par deux découvertes en plus de la victoire sur le péché : la valeur de la parole de Dieu et l’habitation du Christ en nous.
C) 3ème étape : L’âge adulte
Jean parle des « pères » qui connaissent « celui qui est dès le commencement. L’apôtre Paul a comme but de présenter à Dieu tout homme parvenu à l’état d’adulte dans son union avec Christ (Col.1 : 28), à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ (Eph.4 : 13), des chrétiens qui se montrent des adultes dans le domaine du jugement (1Cor.14 : 20).
L’âge adulte est caractérisé par la paternité. Sortant de l’adolescence, l’homme prend conscience qu’il n’est pas seulement là pour recevoir, mais qu’il peut et doit aussi faire quelque chose pour les autres, prendre des responsabilités dans la société, donner la vie à des enfants ou des œuvres et les élever. C’est là l’aboutissement normal de l’enfance et de l’adolescence, là que l’homme réalise sa vocation.
Les charges de la paternité exigent : Une compétence que seule la connaissance de celui en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science (Col.2 :3) peut donner.
Vous avez connu « Celui qui est dès le commencement », c'est-à-dire le Christ (voir 1Jean 1 :1), connu non seulement comme Sauveur, mais comme, Seigneur, Fils éternel de Dieu, Souverainement élevé, Dominateur des mondes (Héb.1 :3), ayant pleins pouvoirs dans le ciel et sur la terre (Mat.28 : 18), qui a, par conséquent aussi, droit à notre obéissance absolue (si nous gardons ses commandements, par-là nous savons que nous l’avons connu (1Jean 2 :3). Cette connaissance du Christ reste l’ambition suprême de l’apôtre Paul (Phil.3 :10). Elle est le but de toute l’éducation du Père dans notre vie chrétienne : il veut que nous parvenions à une connaissance personnelle, expérimentale, croissance de celui qui est dès le commencement, à une identification de plus complète avec lui (Rom.8 :29 ; Gal.2 :20).
Quelles sont les caractéristiques d’un chrétien mûr ?
Pour trouver les caractéristiques d’un chrétien mûr, il suffirait de prendre les contraires des caractéristiques de l’immaturité spirituelle. On peut aussi partir des qualifications que Paul exige de la part des responsables, qui doivent être des chrétiens mûrs. Nous les résumerons comme pour les enfants spirituels par dix traits :
1- La véritable spiritualité
Dans 1Cor.2 :15, l’apôtre Paul oppose au chrétien « charnel », l’homme spirituel c’est à dire celui dont la vie est contrôlée et gouvernée par l’Esprit : il obéit au Saint-Esprit au lieu de l’attrister, l’Esprit reproduit en lui le caractère du Christ, lui donne la victoire dans les tentations et lui confère la puissance pour le service. Il est « rempli de l’Esprit ». L’Esprit lui « enseigne toutes choses » 1Jean 2 :27. Le chrétien spirituel n’est donc plus dépendant des autres ; il va puiser sa nourriture spirituelle dans la parole de Dieu. « Pour vous, l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin qu 'on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu'elle est véritable et qu'elle n'est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu'elle vous a donnés. » 1Jean 2 : 27
2- L’amour
L’amour a remplacé l’égocentrisme. Si un chrétien est rempli de l’Esprit, cet Esprit produira du fruit en lui. Or « le fruit de l’Esprit, c’est l’amour » ; les divers noms qui suivent dans Galates 5 : 22-23 ne sont que des aspects ou des manifestations diverses de cet amour. Aimer quelqu’un (de l’amour agape), c’est penser à lui, le valoriser, s’occuper de lui, chercher son bien véritable (quitte à être moins aimé de lui. 2Cor.12 :15).
1Cor.13 etRom.12 :9-12, sont d’excellents commentaires d’une définition chrétienne de l’amour. Toute la vie de Jésus-Christ en est une autre. L’amour est la marque du chrétien. Jésus l’a dit : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » Jean 13 : 35
3- Une pensée renouvelée
Le chrétien mûr ne laisse pas les sentiments diriger sa vie, il agit selon ce que dicte la Parole de Dieu éclairée par le Saint-Esprit.
4- L’amour de la Parole de Dieu
Un chrétien mûr est « attaché à la Parole de Dieu » (Tite 1 : 9) nourri des bonnes paroles (1Tim.1 :18). Jésus a donné comme conditions de la fécondité spirituelle (donc de la paternité) : si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous (Jean 15 : 7).
5- Un esprit conciliant
La sagesse qui vient d’en-haut… aime la paix, elle est modérée et conciliante, pleine de bonté (Jacques 3 : 17). Cela ne signifie pas que l’on accepte n’importe quoi : Jésus avait aussi une « puissance d’indignation » devant le péché et particulièrement devant l’hypocrisie.
6- La victoire sur le péché
Le chrétien mûr n’est pas quelqu’un qui ne pèche plus, mais il ne « pratique plus le péché » d’une manière habituelle, il n’est plus « esclave du péché » ; il sait comment remporter la victoire, non seulement sur les péchés- actes mais aussi sur les dispositions pécheresses du caractère. Il a acquis une grande maîtrise de lui-même, de son corps, de sa langue ;
La maîtrise de soi est présentée à la fois comme un fruit de l’Esprit (Gal.5 :25) et comme une acquisition qui nous incombe (2Pierre 1 : 6)
7- Un nouveau sens des valeurs
Ce qui nous attirait autrefois a perdu son attrait. Les normes ont changé : ce qui est important dans le monde (l’habillement, les « signes extérieurs de la richesse », le prestige social, la popularité…) a pris sa place parmi des valeurs très relatives. D’autres valeurs l’ont remplacé : ce qui est « utile », qui fait grandir la foi, qui est profitable aux autres, qui contribue à la gloire de Dieu.
8- La sobriété
C’est le contraire de l’hyper-spiritualité et l’une des qualités les plus importantes d’un chrétien adulte.
Le chrétien mûr garde une pensée lucide et son sang froid en toute circonstance ; il est réservé dans l’appréciation de toute nouveauté (doctrine, mouvement, courant théologique ou d’idées). 1Timothée 5 : 8 recommande d’être sobre sur le plan de la foi, de l’amour et de l’espérance : « Une foi sobre » sait distinguer entre croire et voir, un amour sobre est différent d’un amour sentimental, et une espérance sobre ne confond pas l’état actuel avec le Royaume de Dieu.
9- Attaché à la saine doctrine
Il s’agit de « garder avec une bonne conscience la vérité révélée de la foi » 1Tim.3 :9. Garde intact, par l’Esprit Saint qui habite en nous, le bien précieux qui t’a été confié (le don dépôt) 2 Tim.1 : 14, parce qu’il est fondé dans la parole de vérité, le chrétien mûr n’est pas facilement ébranlé par les enseignements erronés. Le chrétien mûr reste attaché à ce que enseigne la Parole de Dieu et rien de plus, rien de moins. Il a construit sa maison sur le roc.
10- Capables d’enseigner d’autres
C’est là une condition exigée des dirigeants d’églises, mais chaque chrétien adulte devrait être capable de communiquer sa foi à ceux qui cherchent un sens à leur vie (Héb.5 : 12). Il ne s’agit pas nécessairement de savoir enseigner en public, mais de pouvoir exposer le chemin du salut d’après la Parole de Dieu et d’aider les chrétiens à progresser dans la foi.
II- La Croissance commence par la repentance
Après avoir entendre ce discours, ils eurent le cœur vivement touché et ils dirent aux autres apôtres et à Pierre : Homme frères, que ferons-nous ? Pierre leur répondit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit (Actes 2 : 38)
1°- La repentance
La repentance est le premier message que Dieu adresse à l’Eglise naissante, le jour de la pentecôte au travers du ministère de l’apôtre Pierre. C’est le premier pas à faire pour devenir chrétien.
La vie chrétienne commence par une décision : celle de se repentir, de se détourner de notre péché, de notre vie égocentrique et rebelle, et de confesser Jésus-Christ comme Seigneur de notre vie.
Nul ne peut devenir un véritable disciple de Jésus-Christ sans passer par la repentance. On peut porter le qualificatif de « chrétien », en se cachant derrière un manteau de religiosité ; mais sans l’expérience d’une vraie repentance, il ne peut y avoir d’authentique conversion. L’importance de la repentance est clairement enseignée dans les Ecritures. Dieu l’ordonne :
- Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes et en tous lieux, qu’ils aient à se repentir (Actes 17 : 30).
C’est la raison pour laquelle Christ est venu dans ce monde : « Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs. » Luc 5 : 32
- La repentance faisait partie intégrante du message de Jésus à ses premiers, qui leur annonçait que : « et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. » Luc 24 : 47
Elle est nécessaire pour entrer au ciel (Actes 2 : 38).
Elle est aussi le premier fondement de la foi chrétienne (Héb.6 : 1)
Nous n’aidons pas les gens à devenir de vrais disciples du Seigneur Jésus-Christ si nous ne leur expliquons pas clairement qu’ils ne peuvent venir à lui sans se repentir de leurs péchés.
2°- La repentance n’est pas la pénitence
La pénitence est une souffrance volontaire, une punition pour le péché, mais elle n’amène pas nécessairement un changement de la personnalité ou de la conduite.
3°- La repentance n’est pas le remords
Judas a eu des remords après avoir trahi le Fils de Dieu, mais son remord l’a conduit au gibet plutôt qu’à Dieu.
En lui-même, le remord n’a aucune vertu rédemptrice, il indique seulement au pécheur qu’il sur une mauvaise voie, mais ne lui offre aucun remède.
4°- La repentance n’est pas se condamner soi-même
Il est possible de se haïr à cause du péché, mais se condamner soi-même ne fait qu’ouvrir plus largement les blessures de la désespoir. C’est notre péché que nous devrions haïr et non propre personne.
Détestons nos mauvaises manières d’agir, nos vaines pensées, nos passions, nos mensonges, notre cupidité, notre convoitise, mais ne nous haïssons pas nous-mêmes. La haine de soi n’est que de l’autodestruction.
5°- La repentance n’est pas « être seulement attristé par son péché »
Etre attristé par son péché est une chose, mais le regretter et l’abandonner en est une autre. Ce qui est la vraie repentance :
- C’est changer de vie
- C’est changer sa façon de penser et d’agir
- C’est aussi changer de direction
Se repentir :
Þ C’est placer tout son être, esprit, âme et corps sous le contrôle de Christ
Þ C’est passer d’une attitude d’incrédulité et d’hostilité envers la personne de Christ à une attitude de foi et de soumission.
Comment expérimenter cette repentance dans sa vie ?
Dans la vraie repentance, nous trouvons trois éléments :
a) Une conviction de péché
La conviction de péché est l’élément essentiel de la repentance. Avant de pouvoir venir à la croix de Christ et demander pardon pour nos péchés, nous devons être convaincus que nous sommes pécheurs. Cette conviction vient du Saint-Esprit. Si nous nous sentons mal à l’aise, pécheur, remercions-en Dieu ! C’est le Saint-Esprit qui nous parle.
Aucun être humain ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s’il ne s’est repenti de ses péchés.
b) Une profonde tristesse à cause de notre péché
Nous prenons alors conscience du contraste qu’il y a entre sainteté de Dieu et notre état d’impureté. Le prophète Esaïe, en présence du Dieu Saint, ne s’écria-t-il pas : « Je suis un homme dont les lèvres sont impures et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armés » Esaïe 6 : 5
La tristesse que le Saint-Esprit produit en nous n’est pas un sentiment superficiel, ni une émotion vide. C’est un sincère regret d’avoir péché et un désir ardent de marcher dans une nouvelle vie.
Après avoir renié son Seigneur, Pierre, cet homme rude qui avait de très bonnes intentions, mais qui se trompait si souvent, « pleura amèrement » Mat.26 : 75. Jamais, il ne fut davantage digne d’amour, ni plus admirable que lorsqu’il se tint ainsi, seul, loin de la foule, et que son corps fut secoué des pleurs de contribution. Dans son cœur, il y avait une noble résolution de vire, non pour lui, mais désormais pour celui qui devait mourir pour lui. La Bible dit que nous devons tous nous repentir, si nous voulons obtenir la vie éternelle.


c) L’abandon du péché, et aussi le changement la vie
La tristesse que le Saint-Esprit produit dans notre vie nous conduit à nu changement. Si nous nous repentons sincèrement, notre volonté doit entrer en action au point de nous décider de changer de direction et de manière de vivre. Si nous ne sommes pas détournés de nos mauvaises actions, s’il n’y a pas eu de changement notoire dans notre attitude, alors nous ne sommes jamais vraiment repentis, car la vie repentance provoque immédiatement un changement.
Quand par la puissance de Christ, des hommes, des femmes, montrent une sincère repentance, leur vie, leur famille, leurs affaires, apparaissent sous un jour nouveau ! Un pénitent hait le péché, le confesse puis l’abandonne.
III- La Croissance et la Puissance vivifiante de la Parole de Dieu
Nul n’ignore qu’un nouveau-né privé de nourriture dépérit rapidement. Il en est de même dans le domaine spirituel, indispensable à son épanouissement et à la croissance.
La Bible qui est la Parole de Dieu est cette nourriture absolument nécessaire à tout nouveau-né en Christ. Cette parole est si riche et si variée qu’elle contient la nourriture à toutes les étapes de notre croissance.
1) La Parole de Dieu, nourriture de notre âme
La Parole de Dieu est la nourriture vivifiante par excellence, indispensable à nos âmes. Ceci nous rappelle les paroles de Jésus :
« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu » Mat.4 :4. Le Seigneur précise deux pensées dans ce verset :
- La Parole de Dieu est la nourriture de base nécessaire à la santé de notre de notre âme, comme le pain est l’aliment de base pour notre corps.
- Il est important de se nourrir de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu.
Le chrétien qui désire grandir spirituellement doit croire toute la parole de Dieu sans rien y ajouter ou y retrancher.
Obéir à toute la Parole de Dieu
En refusant de croire à la Parole de Dieu, nous nous privons ainsi de nombreuses bénédictions et cela nous empêche de croire. La Parole tout entière est valable, tant aujourd’hui que dans le passé.
Peu de chrétiens connaissent toute leur Bible et restreint est le nombre de ceux qui l’étudient. La majorité stagne dans une sorte d’enfance spirituelle et montre le triste exemple d’une croissance retardée par manque de nourriture.
2) La Parole de Dieu : Fondement de notre foi
Comme nous l’avons vu, la Parole de Dieu est la nourriture de notre âme, mais elle est aussi le seul fondement de notre foi. La parabole bien connue de la maison bâtie sur le roc et de celle bâtie sur le sable est très importante. Matthieu en parle dans son Evangile au chapitre 7, versets 24 à 27 « C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n'est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande. »
Quelle est la différence entre ces deux hommes et leur maison ? C’est que le sage a bâti sa maison sur le roc, tandis que le fou l’a bâti sur le sable. Le sage a construit sa maison de telle sorte qu’elle puisse résister à la tempête, alors que l’insensé l’a bâtie sans qu’elle puisse tenir face aux intempéries.
Que faut-il comprendre par « La maison bâtie sur le roc » ? Jésus lui-même l’explique clairement lorsqu’il dit :
« C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. »
« Bâtir sa maison sur le roc » signifie donc précisément : entendre la Parole de Dieu et la mettre en pratique.
C’est pourquoi l’apôtre Paul dit dans son dernier discours aux anciens de l’église d’Ephèse : « Et maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et donner l'héritage avec tous les sanctifiés. » Act.20 : 32. Il s’agit là de la parole de Dieu, car elle seule est capable de construire en nous une foi solide et sûr, si nous l’entendons et la mettons en pratique ; si nous l’étudions et l’appliquons dans nos vies.
3) Aimer Dieu c’est obéir à sa Parole
La seule preuve de notre amour pour Dieu se voit dans notre obéissance à sa Parole. Jésus le dit dans un autre passage de l’Evangile de Jean 14 : 23 «Si quelqu'un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. »
Ce qui distingue le vrai disciple d’un homme du monde est sa fidélité à garder les Paroles du Christ.
Nous pouvons donc détruire de ces passages qu’il est impossible de surestimer l’importance à la Parole de Dieu dans la vie d’un chrétien. L’obéissance à la parole de Dieu est le moyen qui permet au Seigneur de répandre sur nous ses Grâces et ses Bénédictions.
4) La Parole de Dieu : Source de renouvellement
S’il est important de méditer la Parole, il est encore plus important que cette Parole pénètre en nous. Le psalmiste dit : « Je serre ta parole dans mon coeur, Afin de ne pas pécher contre toi. » Ps.119 : 11
Si nous serrons la Parole dans nos cœurs, elle nous sera d’un grand secours dans le besoin. Nous ne pouvons pas, bien sûr, lire la Bible en permanence, mais nous pouvons avoir cette Parole vivante dans nos cœurs 24 heures sur 24.
Rappelons-nous que notre attitude à l’égard de Dieu lui-même. Nous ne pouvons aimer Dieu plus que nous n’aimons sa parole. Nous ne pouvons dire que nous obéissons à Dieu si nous n’obéissons pas à sa Parole. Nous ne pouvons pas dire que nous obéissons à Dieu si nous n’obéissons pas à sa Parole. Honorer Dieu, c’est honorer Sa Parole !
C’est là le seul chemin pour grandir et s’épanouir en Christ.


IV- Pas de Croissance sans Obéissance
Le Seigneur veut former en nous un esprit d’obéissance. Jésus dit : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive (Luc 9 : 23)
1- L’obéissance : Clé de toute bénédiction dans la vie chrétienne
Jésus est notre parfait modèle. Le premier objectif de Christ, sur cette terre, était d’obéir à la volontaire de Son Père. C’est parce qu’il a parfaitement obéir à Son Père qu’il a pu devenir notre Sauveur. Sans obéissance absolue de Sa part, point de salut pour l’humanité ! C’est pourquoi il disait à ses disciples : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d'accomplir son oeuvre. » Jean 4 : 34
Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté de celui qui m’a envoyé (Jn.6 :38)
2- La volonté de Dieu ; notre nourriture
Pour Jésus, faire la volonté de Dieu était Sa nourriture. Cet aliment le faisait vivre, et le soutenait au cours de ses journées.
- Cependant pour certains d’entre nous, faire la volonté de Dieu n’est pas une nourriture, mais un médicament. Nous en prenons de temps en temps pour nous remettre sur pied. Elle est amère, mais nécessaire pour nous rétablir. Cette notion est, hélas très répandue.
Nous acceptons de faire la volonté lorsque cela nous plaît, ou que nos plans n’en soient pas dérangés. Nous nous y soumettons, au moment d’un deuil ou d’une calamité. Nous disons alors avec résignation : « Que ta volonté soit faite ! » Mais nous faisons la grimace en même temps : ce médicament est dur à avaler, n’est-ce pas ?
- Pour d’autres, au contraire, faire la volonté de Dieu est un dessert, un compliment agréable de la vie, qui en rehausse la saveur. Or nous ne pouvons vivre de friandises seulement, ni d’une volonté de Dieu qui soit simple entremets, donnant un certain goût à l’existence, sans nourrir.
Pour Jésus, il en était tout autrement ! Pour Lui, obéir à Son Père n’était ni un médicament, ni un dessert, c’était une nourriture substantielle. Nous sommes faits pour obéir à Dieu, comme notre corps a été créé pour absorber de la nourriture. Obéir à Dieu convient parfaitement à l’épanouissement de notre personnalité. C’est le seul aliment qui nous nourrit, tout le reste nous empoisonne.
3- La volonté rebelle de l’homme : un poison
Tant que nous cherchons à obéir à Dieu et à faire sa volonté, nous grandissons et nous nous fortifions dans notre foi. Mais, dès que nous commençons à faire notre propre volonté, nous nous desséchons et gâchons notre vie.
4- Apprendre à obéir instantanément
L’homme, rebelle par nature, a du mal à obéir. C’est pourquoi Dieu doit passer différents tests au chrétien pour qu’il apprenne l’obéissance.
Nous sommes tous comme de petits enfants, devant notre Père Céleste, incapables de voir et de prévoir comme Lui. Très souvent, nous n’avons ni temps, ni sagesse pour questionner Dieu au sujet de ses instructions. Nous n’avons que le temps de lui obéir. Sa parole est pleine de promesses pour ceux qui lui obéissent, car Dieu dit : « Ecoutez ma voix, je serai votre Dieu et vous serez mon peuple, marchez dans toutes les voies que je vous prescris, afin que vous soyez heureux » Jéré.7 : 23. « Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, Vous mangerez les meilleures productions du pays; » Esaïe 1 :19
5- Apprendre à obéir, même dans la souffrance
Il est dit de Jésus qu’il apprit l’obéissance par les choses qu’il a souffertes (Héb.5 :8). Notons que Jésus a dû apprendre l’obéissance sur cette terre, et cela au travers de la souffrance.
Pour nous aussi, c’est dans la souffrance que nous apprenons le mieux à obéir. Cette obéissance a de la valeur, car elle nous coûte quelque chose. Toutefois notre utilité à Son service n’est pas déterminé par le degré de notre souffrance, mais plutôt par l’obéissance que nous en avons retirée.
- Seule une personne obéissante est utile à Dieu « Mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est véritablement parfait en lui: par là nous savons que nous sommes en lui. » 1Jn.2 :5. Quand Dieu nous parle, comme Samuel, répondons : ‘’ Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ’’
Quand un jour les disciples revinrent d’une pêche infructueuse, Jésus leur dit : « Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. » Luc 5 : 4-5. Ces mots « sur ta parole je jetterai le filet » résument toute l’attitude chrétienne.
Comme les premiers disciples, sachons répondre : « Oui, Seigneur, sur ta parole j’agirai » ! Ce que Dieu attend de nous, c’est avant tout un esprit loyal et fidèle. Cette attitude d’obéissance nous fera inévitablement grandir et Dieu pourra nous utiliser pour sa gloire.
Dieu nous a-t-il demandé de lui obéir dans un certain domaine ? Sommes-nous en train de résister à une vérité précise de Sa parole ? Soyons certains d’une chose : Si Dieu nous demande de nous soumettre à Sa volonté et que nous lui résistons, il continuera d’insister sur ce point précis jusqu’à ce que nous lui obéissons. Sa volonté est que Son plan d’amour puisse s’accomplir dans notre vie.
Dieu cherche encore aujourd’hui des hommes et des femmes qui lui disent : « Oui, Seigneur Et cela, quel que soit le prix à payer ! »
V- La Croissance passe par l’Epreuve
a) Les épreuves sont nécessaires à notre croissance spirituelle
Þ Le mot original traduit « épreuve » est « peirasmos ». et nous devons en comprendre pleinement le sens, si nous voulons connaître l’essence même de la vie chrétienne. « Peirasmos » n’est pas « tenter » mais « tester ». Il signifie passer un examen ou un test, afin de conduire à un but, dans la pensée de Dieu étant toujours de nous rendre plus purs et plus forts donc les épreuves forgent le caractère.
Þ Face aux épreuves de la vie, nous pouvons réagir : soit avec amertume et plaintes, soit avec joie et victoire.
Si nous sommes décidés à sortir de toute épreuve plus purs et plus forts qu’auparavant, nous avons déjà remporté la victoire ! « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. » Jacques 1 : 2
b) Les épreuves de la vie nous enlèvent nos béquilles
Ne nous arrive-t-il pas de nous appuyer pesamment sur bien des choses dans la vie : relation de famille, l’argent, la position sociale, etc.… Toutes ces choses, bonnes en elles-mêmes, risquent de devenir des « béquilles » et d’affaiblir notre résistance morale si nous en sommes trop dépendants. Le jour où elles viennent à manquer, c’est la catastrophe. Les béquilles disparues, que nous reste-t-il ?
Ainsi, ne pleurons pas sur nos infortunes, Dieu veut faire de nous des hommes forts dont la vie le glorifie.
c) Isolement ou isolation ?
Stanley Jones nous rappelle que nous pouvons avoir deux réactions face à la douleur ou aux calamités, c’est l’isolement ou l’isolation.
Certains tentent de réagir en fuyant, ils perdent ainsi tout leur sang-froid et se sauvent. De même, bien des gens transforment leurs ennemis quotidiens en leçon de patience et de bonté. Vainqueurs dans les petites épreuves, ils peuvent de même le devenir dans les plus grandes, s’étant munis d’un bon isolant. Les difficultés quotidiennes auxquelles il faut faire face deviennent de ce fait un procédé d’isolation contre les grands malheurs. Ainsi la vie se charge de nous aguerrir et de nous façonner.
Dieu augmente notre force au travers des menues difficiles de la vie quotidienne pour qu’un jour nous soyons à même de porter un poids dépassant notre capacité humaine. Dieu permet que nous soyons attaqués par les peines et soucis du quotidien afin de retenir la bonne isolation de Sa grâce contre les grandes intempéries de l’existence
d) Seuls nos réactions nous blessent
Un important est à saisir : personne ne peut nous faire de mal, excepté nos propres réactions négatives. Ce n’est donc pas ce qui nous arrive qui compte, mais la façon dont nous réagissons à ce qui nous arrive. Tout homme s ses épreuves et la manière dont il réagit révèle son véritable caractère.
Est-ce que nous gémissons et murmurons quand les choses vont de travers ou sommes-nous décidés à vaincre ? Serons-nous victimes ou vainqueurs des circonstances ?
- L’épreuve façonne un homme ou révèle des faiblesses
- L’épreuve est le test qui nous révèle qui nous sommes
- Nous devons apprendre à grandir par les épreuves, car elles sont indispensables à notre croissance. Jésus ne nous a jamais annoncé une vie sans difficultés, mais il nous a promis de nous aider, de nous secourir, dans nos épreuves : « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » Jn.16 : 33. l’apôtre Pierre déclare : « C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu 'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, » 1Pierre 1 : 6-7
- Toutes ces épreuves, ces tests ne sont pas destinés à nous faire chuter, mais à nous élever et à nous conduire plus loin. Leur but n’est pas de nous vaincre, mais de nous rendre vainqueur. Elles ne doivent pas nous affaiblir, mais nous rendre plus forts. Le chrétien est semblable à un athlète : plus son entraînement est difficile, plus ses efforts le façonnent et l’équipement pour de futures victoires.
VI- L’Amertume : Obstacle majeur à notre croissance
I° Introduction :
L’amertume attriste le Saint-Esprit dans la vie du croyant et est obstacle majeur à son épanouissement spirituel. Elle peut complètement changer le caractère d’une personne.
Une personne remplie d’amertume éprouve un sentiment durable de tristesse, mêlé de rancœur à cause d’une humiliation, d’une déception ou d’une injustice. Il est très difficile de vivre avec une telle personne à moins d’avoir le même esprit qu’elle.
Le poison de l’amertume se manifeste aussi au travers des paroles d’une telle personne. C’est pourquoi le Bible dit : « Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent. N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. » Eph.4 : 29-31
II° L’Amertume ; Un poison pour notre âme
Les conséquences du ressentiment sont incalculables. Personne ne peut s’en nourrir sans détruire : C’est un véritable poison pour le chrétien.
1°- L’Amertume nous isole et brise nos relations
Elle nous pousse à nous replier sur nous-mêmes, à nous méfier des autres et à craindre de nouvelles offenses. Renfermés, nous expérimentons ainsi une extrême solitude. L’amertume n’engendre que des relations brisées qui font souffrir ; elle produit de regrettables changements dans nos vies.
· Les relations brisées remplissent nos cœurs de ténèbres
La Bible déclare : « Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. » 1Jn.2 : 11.
La plupart des chrétiens considèrent comme insignifiantes les relations brisées, mais ils se trompent. De graves conséquences peuvent en résulter lorsque la personne rancunière perd la juste perspective des choses. Toutes ses relations semblent subitement faussées dès qu’elle commence à agir anormalement. Elle ne se voit plus telle qu’elle est, ni les autres tels qu’ils sont. Ses jugements sont déformés, car elle est confuse et désorientée, les ténèbres ayant envahi son cœur. Tout cela est la conséquence de l’amertume.
· Les relations brisées nous rendent insensibles
Nul ne peut voir ses relations brisées sans s’endurcir progressivement et devenir de plus en plus insensible.
Renfermé sur lui-même, il deviendra égocentrique, sans plus considérer les sentiments et les besoins des autres. Petit à petit, son cœur se refroidira.

· Les relations brisées nous empêchent de croître
De bonnes relations sont un signe de maturité. Rompre ces relations, c’est cesser de croître. En d’autres termes ; on ne peut grandir dans l’isolement. Le nombre de divorces, de relations brisées aujourd’hui, est le reflet évident d’un manque de maturité.
L’égoïsme et la revendication obstinée de nos droits ne caractérisent-ils pas notre génération ? Que sont devenues toutes ces vertus : le renoncement, le don de soi, le pardon, la fidélité, fondements indispensables à des relations stables et permanentes ? Il y a un prix à payer pour obtenir cette maturité : Elle exige :
- Un esprit de sacrifice
- Un esprit de patience
- Un esprit de pardon, etc.
Jusqu’à ce que les deux parties contribuent au bien-être et au bonheur réciproque. Rechercher de meilleurs relations, c’est avancer vers une plus grande maturité.
2°- L’amertume, arme de destruction du diable
L’amertume est l’arme de destruction de l’ennemi la plus utilisée. Aucun enfant de Dieu ne devrait tolérer cela dans sa vie.
Que de serviteurs de Dieu ont perdu l’onction du Saint-Esprit dans leur ministère à cause de ce péché. C’est le chemin qui conduit à la mort spirituelle.
L’amertume est véritablement un poison pour notre âme, pouvant même nuire à notre corps
La conséquence la plus grave est qu’elle nous sépare de Dieu. Cet avertissement nous est donné Sa Parole. « Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu; à ce qu'aucune racine d'amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n'en soient infectés; » Héb.12 : 15. Remarquons, dans ce passage, que l’amertume nous sépare de la grâce de Dieu et devient une source constante de trouble et de tourments pour notre âme. Si nous passons par des circonstances difficiles, veillons par-dessus tout à ne pas avoir d’amertumes à l’égard de Dieu. Ce n’est pas lui l’auteur de tout mal qui sévit dans ce monde. Suivons l’exemple de Job qui, malgré tous ses malheurs, n’a pas accusé Dieu d’injustice. Bien que ne comprenant pas tout, il sut patiemment attendre la délivrance de l’Eternel. Ses amis, lui reprochant d’avoir péché, le condamnaient, et sa femme chercha à le dissuader de mettre sa confiance en un Dieu qui permettait de telles choses.
Cependant, Job, ferme et confiant, refusa de douter de l’amour et la justice de Dieu. Il refusa de boire la coupe empoisonnée de l’amertume. C’est là une leçon pour nous tous. Ne cherchons pas d’erreur du côté de Dieu, et ne devenons pas ses accusateurs. Nourrir de l’amertume à l’égard de Dieu nous détruira : il n’est pas notre ennemi ! Au contraire, il demeure l’ami fidèle, attendons-nous à Lui ! Il est notre salut et notre délivrance.
3°- Délivrance de l’amertume
Comment pouvons-nous sortir de cette prison qu’est l’amertume ? La seule clé, c’est le pardon ! Quand nous prions : « Pardonne-nous nos offenses comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés », cela veut dire : « Pardonne-moi, comme je pardonne aux autres ». Les autres, cela inclut notre compagnon, nos enfants, nos parents, notre famille, nos frères, nos sœurs chrétiens, nos diacres, nos pasteurs, nos voisins, notre patron, … tous ceux qui auraient pu nous faire la peine, intentionnellement ou non.
Jésus nous a donné un exemple en priant pour ceux qui l’avaient volontairement offensé. Ils ne lui avaient pas seulement causé d’indicibles souffrances physiques, mais l’avaient aussi blessé mentalement, émotionnellement et spirituellement. Pourtant, sa prière ne leur faveur sur la croix fut « Père, pardonne-leur ! » Dans ces paroles : « Père pardonne-leur » il inclut aussi Pilate, sa cour, ses soldats, les faux accusateurs, la foule des moqueurs, ceux l’avaient renié et tous les ennemis qui avaient comploté Sa mort. Il ne voulait oublier personne. Il voulait que chacun soit pardonné. Immédiatement après avoir pardonné, Jésus put s’écrier : « Père, entre tes mains je remets mon esprit »
Quelle merveilleuse paix s’établit dans un cœur qui pardonne ! Jésus était en paix avec Son Père, et avec le monde entier, parce qu’il avait pardonné. Si Jésus a pu pardonner entièrement à tous ces gens qui lui avaient fait tant de mal, à plus forte raison devons-nous pardonner tous ceux qui ont offensés. Une personne refusant de pardonner sera toujours troublée et tourmentée. Par contre, quelle paix envahit notre cœur quand nous pardonnons comme Dieu nous a pardonnés.
Par nature, certaines personnes ont plus de facilité à pardonner que d’autres. Pourtant, certains comme Pierre s’interrogent :
- Combien de fois dois-je pardonner ?
La réponse du Seigneur demeure toujours la même
- Aussi souvent que cela est nécessaire !
Si Dieu nous dit de pardonner, nous n’avons pas d’excuse pour ne pas le faire. Dieu donne toujours la force de pardonner à celui qui veut pardonner.
Le pardon apporte réellement la paix. Les Ecritures disent : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » Eph.4 : 26. S’endormir le soir sans avoir purifié son cœur de toute amertumes ou de toute rancune peut nous causer des insomnies et beaucoup d’autres problèmes. Combien pire encore est le fait de fermer une dernière fois les yeux sur cette terre sans avoir pardonné, de tout notre cœur, à tous ceux qui nous ont offensés (Mat.18 : 35)

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