vendredi 18 juin 2010

Je te garderai de l’heure de l’épreuve


1 Avant la grande tribulation

Une question importante se pose : L’Église sera-t-elle enlevée avant les jugements décrits dans l’Apocalypse, ou devra-t-elle traverser la grande tribulation ? Pour répondre à cette question, nous allons considérer un certain nombre de passages de l’Écriture sainte, lesquels montrent clairement que l’enlèvement des croyants à la rencontre du Seigneur doit nécessairement et sans aucun doute avoir lieu avant la grande tribulation. La venue du Seigneur constituera justement le prélude des événements qui se dérouleront durant les temps de la fin et précéderont l’établissement du règne millénaire.

L’enlèvement de l’Église — manifestation de l’amour de Christ — doit être accompli avant les jugements apocalyptiques. En effet, le Seigneur mettra son Épouse chérie à l’abri de ceux-ci, selon la promesse qu’il adresse à l’assemblée de Philadelphie : «Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre» (Apoc. 3:10). L’original signifie bien : «je te garderai hors de l’heure de l’épreuve», et non point «à travers l’heure de l’épreuve». Nous avons vu, dans un chapitre précédent, que Philadelphie est l’image de l’Église fidèle des derniers jours. C’est donc à celle-ci que s’adresse cette précieuse promesse. Certes, tous les rachetés du Seigneur seront enlevés, à quelque milieu ecclésiastique qu’ils appartiennent.

2 Confirmation par Paul

L’apôtre Paul écrit dans le même sens aux Thessaloniciens qui, par suite des tribulations qu’ils avaient à subir d’un monde ennemi, croyaient à tort que le jour du Seigneur (c’est-à-dire le jour du jugement) était déjà arrivé. Il leur annonce que le Seigneur leur donnera au contraire du repos en ce jour-là (2 Thess. 1:7-10).

En outre, nous lisons, au deuxième chapitre de la même épître : «Et maintenant vous savez ce qui retient pour qu’il soit révélé en son propre temps. Car le mystère d’iniquité opère déjà ; seulement celui qui retient maintenant, le fera jusqu’à ce qu’il soit loin. Et alors sera révélé l’inique, que le Seigneur Jésus consumera par le souffle de sa bouche...» (v. 6-8). Il ressort clairement de ce passage que l’Antichrist, l’agent principal de la grande tribulation, ne peut être révélé avant que les saints aient été enlevés. Deux obstacles doivent être supprimés au préalable pour qu’il puisse apparaître. Le premier est appelé «ce qui retient», le second «celui qui retient». «Ce qui retient», c’est le fait que l’Église est encore ici-bas, telle une digue qui retient le flux montant du mal jusqu’au jour où le Seigneur la recueillera auprès de lui. La puissance nécessaire à cet effet procède du Saint Esprit qui habite en elle. «Celui qui retient» désigne précisément le Saint Esprit qui, ayant perdu son tabernacle lorsque l’Église aura été enlevée, ne s’opposera plus à la ruée de l’erreur (*). Auparavant, l’Antichrist ne peut être manifesté. Précieuse consolation pour les bien-aimés du Seigneur !

(*) Bien que le Saint Esprit ne soit plus présent sur la terre comme personne divine, il agira encore, notamment au sein d’Israël, durant la grande tribulation, pour l’amener à la conversion (cf. Zach. 12:10 ; Ézéch. 39:29 ; És. 59:20, 21). De même, un grand nombre d’âmes, d’entre les nations, seront sauvées par la prédication de l’Évangile du royaume (Apoc. 7:9 et 14), ce qui ne serait pas possible sans l’opération de l’Esprit (1 Cor. 12:3). Il faut donc admettre qu’il poursuivra sur la terre un ministère, même après l’enlèvement de l’Église, comme il faisait du reste avant le jour de la Pentecôte, période durant laquelle des âmes naissaient de l’Esprit.

3 Reprise des relations avec Israël

Après l’enlèvement de l’Église, Dieu reprendra ses relations avec Israël et l’appellera de nouveau à rendre témoignage dans le monde, comme étant son peuple. À cet effet, Dieu a prescrit une période de sept ans au moins. Des soixante-dix semaines d’années qui doivent se passer selon Daniel 9:24-27, jusqu’à l’établissement du règne du Messie, soixante-neuf seulement se sont écoulées jusqu’à la première venue du Christ, tandis que la dernière semaine, la soixante-dixième, est encore à venir, tout comme les événements prophétiques qui la caractérisent et que décrit le verset 27. Or, cette dernière semaine ne peut commencer qu’après l’enlèvement de l’Église et cela pour plusieurs raisons :

a Un endurcissement partiel d’Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée

Nous lisons, en Romains 11:25 «qu’un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée». Ensuite seulement, Israël (plus exactement un résidu croyant) sera sauvé (Rom. 11:26). Cela prouve que le temps d’Israël ne peut commencer qu’après l’enlèvement de l’Église. L’apôtre appelle le rétablissement d’Israël un «mystère» : il s’agit certes d’un merveilleux dessein de la grâce de Dieu, longtemps méconnu au sein de la chrétienté.

b L’Évangile du royaume

Durant la dernière semaine de Daniel, c’est l’Évangile du royaume (Matt. 24:14 et Apoc. 11) qui sera annoncé, et non plus l’Évangile de la grâce, tel qu’il est prêché aujourd’hui. Apocalypse 11 montre clairement la différence fondamentale existant entre ces deux Évangiles. Alors que le but de l’Évangile de la grâce est d’amener des pécheurs à accepter le salut et de faire d’eux des membres du corps de Christ, l’Évangile du royaume sera annoncé en vue de gagner des âmes pour le royaume terrestre de Christ. Les moyens dont se servent les prédicateurs de ces Évangiles sont aussi totalement différents. Ceux qui annoncent l’Évangile de la grâce doivent être animés de l’esprit même qui caractérise leur message, c’est-à-dire de la grâce illimitée de Dieu qui n’impute pas aux hommes leurs offenses, mais pardonne gratuitement à tous ceux qui croient en Jésus. «Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez et ne maudissez pas» (Rom. 12:14). «Si donc ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire» (v. 20). «Ne rendant pas mal pour mal, ou outrage pour outrage, mais au contraire bénissant, parce que vous avez été appelés à ceci, c’est que vous héritiez de la bénédiction» (1 Pierre 3:9).

Tel ne sera pas le caractère des deux témoins de Dieu, mentionnés en Apocalypse 11:3-6, et qui doivent prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours (*) et dont il est dit : «Si quelqu’un veut leur nuire, le feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis ; et si quelqu’un veut leur nuire, il faut qu’il soit ainsi mis à mort. Ceux-ci ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie durant les jours de leur prophétie ; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang, et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, toutes les fois qu’ils le voudront». On le voit, ce n’est point là le ministère de l’Évangile de la grâce de Dieu, confié à l’Église.

(*) Cette période correspond à la dernière demi-semaine de Daniel (trois ans et demi) ; c’est celle de la grande tribulation.

Il est donc évident que celle-ci doit être retirée auparavant, sinon il serait impossible qu’un témoignage semblable à celui d’Apocalypse 11 soit suscité. Quelle confusion se produirait si l’Église était encore ici-bas à ce moment-là et que l’Évangile de la grâce continue à être annoncé — car aussi longtemps que l’Église sera sur la terre, cet Évangile-là sera prêché ! Si deux Évangiles différents étaient annoncés en même temps de la part de Dieu, auquel des deux les hommes devraient-ils croire ? Il est impossible qu’il en soit ainsi ; par conséquent, il est exclu que l’Église soit encore sur la terre à l’époque où sera prêché l’Évangile du royaume.

c Les choses qui doivent arriver après celles-ci

En Apocalypse 1:19, le Seigneur dit à l’apôtre Jean : «Écris donc les choses que tu as vues, et les choses qui sont, et les choses qui doivent arriver après celles-ci».

«Les choses que tu as vues» sont décrites au chapitre premier : c’est la vision de Jean à Patmos, Christ lui-même apparaissant revêtu de son pouvoir judiciaire.

«Les choses qui sont», nous les trouvons dans les chapitres 2 et 3 : l’histoire de l’Église chrétienne et le jugement prononcé sur son état par le Fils de l’homme — de l’Église telle que le Seigneur la considère quant à sa responsabilité en tant que témoin de Dieu sur la terre depuis la Pentecôte jusqu’à l’enlèvement de la vraie Église et à la condamnation de la fausse Église (Laodicée), digne seulement d’être vomie de la bouche du Christ.

«Les choses qui doivent arriver après celles-ci» sont les visions décrites à partir du chapitre 4 et s’étendant jusqu’à la fin du livre. Dans les chapitres 4 et 5, nous trouvons tous les croyants réunis dans le ciel à la venue du Seigneur et, à partir du chapitre 6, commencent les jugements de la fin. La famille céleste est symbolisée désormais par les vingt-quatre anciens qui entourent le trône de Dieu et sont en parfaite sécurité dans la maison du Père, tandis que se déroulent les jugements contre les impies restés sur la terre. Dès lors, les rachetés qui sont encore dans le monde portent un caractère qui ne correspond pas à celui de l’Église sous l’économie de la grâce, mais bien à celui des Juifs. En effet, comme cela ressort par exemple d’Apocalypse 6:10, leur langage est identique à celui du résidu croyant d’Israël, tel que nous le trouvons souvent dans les Psaumes. Les vingt-quatre anciens, vêtus de vêtements blancs, ayant sur leurs têtes des couronnes d’or, représentent la foule de ceux qui ont été rachetés de toute tribu, langue, peuple et nation, et qui, de leur demeure céleste, gouverneront la terre. En attendant l’arrivée de ce grand jour, ils chantent dans le ciel un cantique nouveau à la gloire de l’Agneau, disant : «Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ; et tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre» (Apoc. 5:9, 10). Durant tout le cours des jugements qui s’abattent sur la terre, ils ne quittent pas le ciel. C’est là une preuve supplémentaire que l’Église sera recueillie auprès du Seigneur avant la période des jugements de la fin.

d Les saints accompagnant le Seigneur lors de son retour en gloire

Enfin, plusieurs passages de la Parole déclarent expressément que le Seigneur sera accompagné de ses saints lorsqu’il apparaîtra en gloire pour exécuter ses jugements contre les incrédules (cf. notamment 1 Thess. 3:13 ; 2 Thess. 1:10 ; Col. 3:4 ; Zacharie 14:5 ; Jude 14). C’est donc qu’ils auront été enlevés auparavant auprès de lui. En outre, ainsi que nous le verrons plus loin, ils prendront part aux noces de l’Agneau dans le ciel, avant de paraître avec lui (Apoc. 19:7-10). Certainement, l’Église sera complète et déjà dans la gloire à ce moment-là, sinon ces noces célestes ne pourraient avoir lieu. Cela implique donc qu’elle a été enlevée auparavant dans le ciel, pour être avec son divin Époux. Pour elle, il n’est point un juge comme il le sera pour les habitants de la terre qui auront à subir la «colère de l’Agneau» (Apoc. 6:16). Cette «colère» désigne précisément les terribles jugements qui seront exécutés sur les méchants, tandis que les rachetés en ont été délivrés. «Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient». «Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus Christ» (1 Thess. 1:10 ; 5:9). Du reste, il est frappant de constater qu’aucune des épîtres ne parle en détail de la grande tribulation, ce qui s’explique par le fait que l’Église n’aura point à la traverser.

Néanmoins, cela ne signifie nullement que les chrétiens ne soient pas appelés à souffrir sur la terre avant la venue du Seigneur. La Parole nous enseigne, en effet, «que c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu» (Actes 14:22) et que «le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu ; mais s’il commence premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de Dieu ?» (1 Pierre 4:17). Nombreux sont les croyants qui, effectivement, ont déjà souffert au cours des siècles passés et tout particulièrement ces dernières années, soit qu’ils aient été en butte à des persécutions, soit qu’ils aient subi eux aussi les jugements qui se sont abattus sur divers pays. Cependant ces épreuves ont lieu dans une période où la grâce est encore en plein exercice, tandis que les jugements qui caractériseront la grande tribulation dépasseront tout ce qui s’est vu précédemment. Le Seigneur l’a annoncé lui-même : «Car alors il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais» (Matt. 24:21).

Que le Seigneur soit béni pour l’assurance qu’il nous a donnée qu’il nous garderait de cette épreuve ! Nous pouvons donc nous réjouir sans crainte aucune à la pensée de son prochain retour. Mais demeurons vigilants, fermes et actifs à son service, selon l’exhortation que l’apôtre Pierre adressait aux saints à la fin de sa carrière : «C’est pourquoi, frères, étudiez-vous d’autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais ; car ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera richement donnée» (2 Pierre 1:10, 11).


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